jeudi, janvier 04, 2007

We are the dead men

Nous sommes morts, mais nous vivons parmi les vivants.
Nous parlons, mangeons, buvons, rions, mais en nous rien ne survit.
Nos pas nous guident là où nous devons aller et quand nous errons, nous ne trouvons rien qui ressemble à un refuge. Rien qui évoque pour nous la douceur d'un foyer. Rien qui pourrait nous réchauffer.
Nous sommes morts. Nous exécutons et sommes exécutés. Pourtant notre disparition ne causerait aucune peine. Qu'est-ce que la disparition d'un être quand ceux qui restent sont si nombreux, si grouillants de vie?
Les vivants sont présents, nous ne faisons que passer. Ils partagent mais ne possèdent rien. Les vivants croient pouvoir changer les choses. Leurs voix sont rapides et leurs gestes saccadés. Ils sont pressés d'agir. Leur but, ils ne le connaissent même pas. Mais ils savent intérieurement que s'ils se posent cette question, ils rejoindront la lente marche de ceux qui meurent à eux-mêmes.
Les portes se ferment et sont si lourdes à pousser. Où errer quand même l'errance n'a plus de signification?
Le quotidien n'est qu'un rêve dont on croit pouvoir se réveiller. Certaines choses arrivent d'autres s'éloignent, mais qui sommes-nous pour intervenir? Jamais participants, toujours observateurs. Nous sommes morts mais nous vivons parmi les vivants.

(25/01/2005)

2 commentaires:

Jacques Fuentealba a dit…

C'est gai... !! (on dirait l'hôpital qui se fout de la charité, quand je dis ça... ou pire, la morgue qui se fout de l'hôpital !)

En tout cas c'est beau et ça m'évoque tout plein de choses !!

Céline Brenne a dit…

Tiens, tu redécouvres d'anciens messages toi?

Contente que cela t'aie plu en tout cas. ;) Merci!